Sur instructions du ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, une délégation du département ministériel dont il a la charge, conduite par le Secrétaire général, a assisté aux travaux du Comité interministériel d’examen des programmes (CIEP). C’était le mercredi 04 juin 2025, à l’Hôtel Hilton de Yaoundé. Il s’agissait, d’évaluer la mise en œuvre des directives contenues dans la Circulaire n°00010325/C/MINFI du 13 septembre 2024, instituant le manuel d’élaboration du budget programme. Ces directives visent à aider les responsables de programmes, à planifier, programmer et budgétiser les crédits nécessaires à l’atteinte des objectifs de politique publique qui leur sont assignés, sous la supervision des ordonnateurs principaux, et en collaboration avec les responsables des structures en charge des affaires financières. Lesdits travaux, présidés pour l’occasion par le Secrétaire général du ministère des Finances, Didier EDZOA, se sont à cet effet articulés autour de 04 points : la lecture du rapport d’évaluation du Cadre stratégique de performance (CSP) 2023–2025 du ministère de la Justice par le Secrétariat du Ciep, l’allocution du Secrétaire général du Minjustice, les échanges et les recommandations. Le rapport d’évaluation du CSP du ministère de la Justice a permis de constater que le Programme 050 sur l’« amélioration de l’activité juridictionnelle » a enregistré des taux de réalisation technique de 49,43% et de 62,29% respectivement en 2023 et 2024. Quant au Programme 051 sur l’« amélioration de la politique pénitentiaire », elle a précisé que les taux de réalisation de l’indicateur étaient de 13,06% et 83,6%respectivement en 2023 et 2024. Ces résultats disparates, a précisé Sophie BOUMSONG, Chef de la Division de la Réforme Budgétaire au ministère des Finances et Chef du Secrétariat Technique du CIEP, se justifient par la fixation des cibles sans études préalables.
Le ministère de la Justice a été exhorté à fournir des efforts supplémentaires dans le respect du calendrier des sessions du dialogue de gestion stratégiques et opérationnels ainsi que l’élaboration des modalités de contrôle interne que sont la cartographie des risques, le plan de mitigation et les manuels de procédures. Le ministère de la Justice, a, en outre, a été interpelé sur la persistance des lenteurs judiciaires, l’évaluation de la mise en œuvre du Code de procédure pénale, 20 ans après sa promulgation par le chef de l’Etat, la digitalisation des services judiciaires et pénitentiaires, l’opérationnalisation des juridictions inférieures de comptes et la surpopulation carcérale. Pour ce qui est spécifiquement des lenteurs judiciaires et de son corolaire la surpopulation carcérale, le Secrétaire général a relevé que ces problèmes ne peuvent être résolus que par l’arrimage de la carte judiciaire et pénitentiaire à la carte administrative à travers la construction des Palais de justice, des prisons et l’allocation des ressources budgétaires substantielles pour leur fonctionnement.
